3 choses que j’ai apprises pendant ces 10 mois à l’autre bout du monde

L’année dernière j’ai décidé de sortir de ma zone de confort pour partir à la découverte de nouveaux horizons.

5 pays parcourus (Colombie ?? Mexique ?? Brésil ?? Equateur ?? Chili ??) et 10 mois d’aventure extraordinaire rythmés par différentes missions de bénévolat, des rencontres incroyablement enrichissantes et un apprentissage quotidien ?

On me demande souvent ce que j’ai appris durant ce voyage.

Tellement de choses à vrai dire … Mais en voici quelques unes 🙂

1. Il nous suffit de peu pour être heureux

Il en faut peu pour être heureux
Vraiment très peu pour être heureux
Il faut se satisfaire du nécessaire

Baloo – Philosophe et expert mélilogie (art de déguster du miel)

Et si Baloo avait raison … ?

Je suis parti avec 15 kg sur les épaules. Pas plus. Je ne savais pas pour combien de temps je partais, je pensais partir pour 3 mois et je suis resté presque un an … 😀

Et est-ce que j’ai eu le sentiment de manquer de quelque chose ? Non.

J’ai découvert des pays moins riches que mon pays d’origine (économiquement) et pourtant avec une joie de vivre omniprésente et souvent bluffante.

Un exemple très marquant a été la Colombie ??
Quel magnifique pays !
Et pourtant j’ai dû prendre mon courage à deux mains avant de partir pour dépasser les « tu es fou de partir là-bas … fait très attention, c’est très dangereux … », etc.
Alors oui bien sûr c’est un pays qui souffre encore d’insécurité (d’ailleurs en rentrant je reprends conscience de la chance qu’on a ici d’avoir une telle sécurité … alors qu’on ne s’en rend même plus compte …). Mais quelle leçon de vie j’ai eu en découvrant petit à petit la joie de vivre inconditionnelle des colombiens et leur accueil aussi chaleureux. Au quotidien, je me suis laissé embarquer et je ne me lassais jamais de ce grand sourire de cette inconnue que je croisais dans la rue ou du systématique « con mucho gusto » (avec grand plaisir) lorsqu’une personne me rendait service.

A-t-on vraiment besoin de tous ce que notre société de surconsommation nous fait acheter ? Faut-il véritablement toujours en avoir plus ? N’a-t-on pas déjà suffisamment de choses pour être heureux ?

J’ai retenu que les choses les plus simples sont bien souvent les plus importantes.

Un paysage époustouflant, une discussion enrichissante autour d’un délicieux café colombien, quelques minutes au soleil en laissant libre cours à ses pensées, le sourire d’enfants qui s’émerveillent lorsqu’on leur apprend à se présenter en français – voilà sans doute l’essentiel …

Le bonheur est une petite chose que l’on grignote, assis par terre, au soleil ☀️

Jean Giraudoux

2. Mieux se connaître est sans doute le plus beau cadeau que l’on puisse s’offrir

Voyager aussi loin de ses repères, aussi longtemps, c’est s’offrir une parenthèse où l’introspection profonde est quasi permanente.

Faire un pas de côté par rapport au tourbillon incessant de notre vie est une opportunité tellement enrichissante … ✨

J’ai appris à mieux me connaître. Alors oui ça peut paraître bateau comme phrase, mais c’est tellement vrai.

Sortir de sa zone de confort c’est aussi découvrir ce qui est important pour nous, ce qui l’est moins. Ce qui nous met en colère et ce qui nous remplit de joie. Ce qui nous motive et ce qui nous freine. Quelle sont nos peurs et quelles sont nos ressources pour les dépasser.

Et se connaître mieux c’est ensuite avoir la liberté de décider, autant que possible, ce qui est bon pour soi. Comment choisir une voie qui nous rend heureux si l’on n’a pas appris à savoir ce qui était important pour nous ? L’orientation scolaire est un malheureux exemple … On nous demande vers quelle voie professionnelle s’engager sans avoir pris le temps (ou au moins incité) à explorer ce qui pourrait nous correspondre … Et voilà qu’à 30 ans on se rend compte qu’il y a peut être autre chose qui nous rendrait davantage heureux. On part alors à la conquête de soi, chacun à sa façon.

C’est aussi pour ça que j’ai souhaité me former au coaching, pour pouvoir aider d’autres personnes à retrouver un alignement et vivre leurs rêves. Le coaching est une formidable opportunité pour apprendre à mieux se connaître et pouvoir tendre vers un réalignement entre ce qu’on fait (vie pro ou perso) et qui on est. ?

3. « No llores porque ya se terminó, sonríe porque sucedió. »

Il est 12h30. Je suis à Cali, la capitale de la salsa colombienne. Je termine un tour de la ville guidé par une locale.

Pour clôturer ces 3h de découverte dans cette ville chargée d’histoire, la guide nous cite un célèbre écrivain colombien :

No llores porque ya se terminó, sonríe porque sucedió.
(Ne pleure pas parce que ça se termine, souris parce que cela est arrivé.)

Gabriel García Márquez

Wow. Je reste hypnotisé. Je souris et remercie la guide avant de retourner à l’auberge. Cette phrase résonne ensuite en moi pendant des heures, des jours et encore aujourd’hui à vrai dire.

Voilà sans doute la meilleure façon de résumer la philosophie de vie colombienne. Je comprends pourquoi ce pays m’a tant fasciné. Combien de fois je me suis focalisé sur la fin d’une belle aventure et pas assez sur la chance d’avoir pu la vivre. Je me dis qu’à partir de maintenant j’essaierai de m’en souvenir.

Mardi 24 décembre 2019. Il est 8h du matin. Je viens d’atterrir à l’aéroport de Bruxelles. Il fait gris, froid, le choc thermique est rude.

Bien que je me réjouisse à l’idée de retrouver ma famille le soir pour le réveillon de Noël, ce « retour à la réalité » et le fait de réaliser que ce voyage se termine me chamboule un peu. Un mélange de tristesse, de nostalgie mais en même temps la joie de retrouver ses proches. Un cocktail émotionnel très étrange …

Mon train pour rejoindre Paris a été annulé pour cause de grèves. Welcome back. Je me replonge dans mes souvenirs, ces rencontres incroyables et soudain je me souviens de cette citation. Je prends du recul et je me dis : « Quelle chance j’ai eu d’avoir vécu une aventure aussi incroyable ! » – avec beaucoup plus de facilité qu’auparavant. J’ai sans doute changé.

Quelques heures plus tard je parviens à sauter in extremis dans un train qui part pour Paris – Tudo Bem! ?

C’est le début d’un nouveau chapitre, à moi d’écrire la suite. 🙂

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